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L’aventure Arcadie débute il y plus de 30 ans, dans une humanité en pleine mutation, au sein de laquelle certaines personnes commencent à se poser la question de leur place et d’une forme de justice pour la planète et tous ses habitants. Mais cette histoire est aussi celle de rencontres, d’initiatives qui ont permis de poser les bases de la bio telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Retour aux sources avec Dominique Kimmel, co-fondatrice d’Arcadie, première entreprise à importer des épices bio de Madagascar.
Un amour pour la vie végétale et une soif de liberté
Aux fondations d’Arcadie, il y a un couple : Dominique et Bernard Kimmel. Citadins, ils décident de réorienter leur vie pour “retourner” à la terre : ils s’installent producteurs de plantes aromatiques et médicinales dans l’Aude. Ils souhaitent ainsi allier leur amour des plantes, leur volonté de sortir du monde tel qu’il est et le fait de vivre de cette passion. Il s’agit donc d’une recherche de la liberté qui,pour eux, passe par ce retour à la terre et par l’entreprenariat. Avec en filigrane, une valeur très ancrée dans leur pratique : la justice pour la Terre et les Hommes. Un idéal difficile à défendre dans le monde d’alors !
Le problème de l’offre et de la demande
Dans les années 1970-80, les circuits de distribution bio n’existent pas encore. Les petits producteurs bio déjà existants dans les plantes aromatiques et médicinales (PAM) commercialisaient leurs produits en vente directe, sur les marchés, les foires bio.
Les PAM sont assez méconnues du grand public, de même que leurs vertus.
La fin des années 80, début des années 90 marquent un tournant important : des circuits de magasins spécialisés bio commencent à se monter ! La demande grandit et les magasins sont friands de nouveautés.
L’irrégularité des récoltes et l’étendue de gamme sont deux points limitants pour cette production. Dominique & Bernard savent que leurs petites productions ne suffiront pas. Après des formations, ils décident de créer une coopérative. Le but : proposer une gamme étendue de produits et sécuriser les approvisionnements en étant plusieurs à cultiver toute une gamme de plantes. Un nouveau défi qu’ils ont relevé, non sans difficultés face à son ampleur :
« On ne savait pas forcément, on ne se rendait pas compte ».
La demande est telle que parfois, les producteurs doivent compléter leurs productions par d’autres venant de plus loin : des plantes venues d’Espagne notamment, ou de Pologne.
D’heureuses rencontres et un marché d’épices bio à prendre
C’est au détour des formations sur la gestion d’une entreprise ou sur l’agriculture que Bernard et Dominique rencontrent les personnes qui les accompagneront pendant quelques années. Déjà adhérents au label Nature & Progrès, Bernard & Dominique travaillent avec d’autres groupements de producteurs sur la création d’un cahier des charges pour la production de PAM qui précise les conditions de productions de PAM et permet un contrôle plus strict, par Nature et Progrès, des provenances.
Nous sommes alors vers la fin des années 1980, et le groupement de producteurs doit faire face aux premières incertitudes : les décalages entre les stocks et la vente. On se retrouve avec un surstock… Or, dans une coopérative, les produits ne sont payés aux producteurs que lorsqu’ils ont été vendus !
Ce qui est inconfortable pour certains producteurs qui préfèrent suivre leur propre route.
En circuits de distribution bio, on commence à voir apparaître de la vanille bio commercialisée par une entreprise allemande… Bernard se demande s’il n’y a pas là un marché à prendre, une opportunité de faire découvrir les épices bio en France. Et ainsi de sécuriser économiquement le projet. Car à l’époque, il est très difficile de dégager des revenus suffisants pour vivre de cette production ! Alors que Bernard et Dominique entrent en contact avec le contrôleur de Nature et Progrès pour les pays du tiers monde pour en apprendre plus sur la possibilité de trouver des épices certifiées bio ; ils sont alors contactés par une productrice de Madagascar qui justement souhaite faire certifier ses épices en bio. Une nouvelle aventure commence.
Aujourd’hui, 30 ans plus tard, 20% de nos épices nous viennent encore de ce pays et nous permettent de faire, à elle seules, 18% de notre chiffre d’affaires. Si les partenaires ont changé avec le temps, notre amitié pour la grande île n’a pas changé.
En résumé
Si Arcadie n’a pas été la première entreprise à travailler dans les plantes & épices bio, elle a été pionnière dans sa manière de le faire, au travers d’une coopérative, puis d’une entreprise classique. Cela a été possible grâce à des rencontres, la force et la patience de ses fondateurs, et la passion des personnes impliquées dans ce projet. Si l’entreprise a beaucoup évolué, elle reste fidèle à ses valeurs et à son idéal et fera tout son possible pour garder le même cap.