Où
Anivorano et Moramanga (centre-est)
Qui
Association de producteurs malgaches : Tsirinala
Société malgache : Phaël flor
Quoi
Rhizome de curcuma (Curcuma longa) et de gingembre (Zingiber officinale)
Combien
100 familles de paysans pour le curcuma + 30 salariés et 10 saisonniers sur la plantation curcuma-gingembre de Phaël Flor
Quand
Partenariat depuis 2004, Biopartenaire® depuis 2011 pour le curcuma, 2019 pour le gingembre
Produits
Le domaine de Moramanga, 100 % bio, appartient à la famille malgache Ramboatiana, fondatrice et propriétaire de l’entreprise Phaël Flor. Situé à une altitude d’environ 900m, il s’étend sur 90 ha – et bientôt 120 – permettant des rotations de culture adéquates. Trente salariés travaillent sur le domaine et y vivent avec leurs familles. Ils produisent une partie du curcuma et tout le gingembre Biopartenaire® qu’achète Arcadie. Lors des périodes de plantation, une trentaine de personnes (souvent les femmes des producteurs salariés), viennent s’ajouter à ces permanents. Sur une même parcelle, le curcuma et le gingembre sont cultivés 1 an sur 2, en rotation avec une jachère.
Nos deux secteurs de production sont situés au centre de l’Ile, à quelques heures de la capitale
Sur le secteur d’Anivorano, le curcuma bio est produit par 100 producteurs locaux, propriétaires de terrains de 1000 à 2000m2, et collecté par Phaël Flor. Ces paysans sont tous installés dans un rayon de 10 km autour d’Anivorano, pour une surface totale cultivée d’environ 50 ha. Ils travaillent tous manuellement. Ils sont réunis au sein de l’association Tsirinala.
Pour Phaël Flor, la production des paysans est prioritaire sur celle réalisée sur la plantation de l’entreprise : la fidélisation des producteurs est primordiale, et il faut pouvoir leur assurer un débouché en continu.
Les plantes sont arrachées et les racines sont séparées des rhizomes à l’aide d’un outil coupant.
Après un premier lavage sommaire dans le fleuve par les producteurs, les rhizomes fraichement récoltés sont lavés à l’eau filtrée dans l’usine de notre partenaire malgache Phaël Flor, dans une machine qui les brosse pour en retirer la terre. Une partie de la peau est aussi épluchée par la rotation des brosses. Une coupeuse les tranche ensuite en chips plus faciles à sécher. Celles-ci sont entreposées dans des caissettes, empilées en attendant le séchage.
Le séchage au soleil (air libre) n’est pas toujours aisé, notamment en juillet, période hivernale à Madagascar, où le temps est couvert avec un crachin qui peut apparaître de façon impromptue. Ainsi des séchoirs plus perfectionnés ont été installés, améliorant nettement la capacité de transformation de l’unité et permettant de transformer de gros volumes assez rapidement.
Dans ces séchoirs, les chips sont étalées en couche d’environ 10-15 cm sur un fond d’inox perforé où un air chaud est pulsé. Les chips sont ensuite remuées régulièrement pour raccourcir le temps de séchage. En pleine saison les séchoirs tournent jour et nuit avec 3 équipes qui se relayent.
Le séchage des tranches de curcuma et gingembre au soleil (à l’air libre) n’est pas toujours aisé, notamment en juillet, période hivernale à Madagascar.
Après le séchage, une équipe de femmes réalise le tri des morceaux trop fibreux ou noirs, trop petits, ou des tronçons de bulbe mal dégrossis : ces écarts seront utilisés pour la distillation. Le tri achevé, curcuma et gingembre sont mis en sac avec leur étiquette de traçabilité et stockés dans un lieu dédié.
Depuis peu (2019), Phaël Flor a trouvé un nouveau système de conditionnement : des big bags mis sous vide. Barrière anti UV permettant de conserver les couleurs, barrière anti insectes, barrière anti contamination d’odeur : la qualité des rhizomes est conservée au maximum grâce à cette nouvelle technique. Les big bags peuvent même être entreposés en extérieur, moyennant parfois l’installation d’une simple ombrière. Autant d’économie de place en bâtiments de stockage.
Les big bags sont ensuite chargés dans un container et expédiés par bateau vers Fos-sur-Mer où un transitaire s’occupera du dédouanement avant de le livrer à Arcadie. Une quantité de 10 tonnes de curcuma frais permet de faire 1 tonne de curcuma séché et trié. Avec cette tonne, Arcadie conditionnera environ 28 500 flacons Cook de poudre de curcuma en 35 g ou 12 500 flacons Cook de 80g. Depuis 2018, nous avons même un nouveau contenant en 200g, pour les plus gros consommateurs !
Suite de la préparation du curcuma
10tonnes de curcuma frais
1tonne de curcuma séché et trié
28 500éco-recharges Cook de curcuma en poudre 35g
Épices majeures, le curcuma et le gingembre Cook sont présents dans nombre de nos mélanges !
Disponibles en poudre dans différents formats et aussi en vrac (500g et plus).
Dans les années 1990, pour ses partenariats à Madagascar, Arcadie s’est d’abord associée à une entreprise « soeur », Golgemma. Avec Patrick Collin, un des fondateurs, il s’agissait de favoriser le développement de l’agriculture biologique certifiée, de respecter l’environnement et les hommes qui travaillent, éviter l’utilisation des pesticides. Avec deux dimensions :
– Des femmes et des hommes payés convenablement pour un travail durable (c’est-à-dire respectueux de l’environnement et des sols, et donc qui peut se perpétuer dans la durée)
– Une bonne qualité des produits, pour satisfaire les consommateurs et faire perdurer la demande.
Dans ce contexte, un partenariat a débuté avec l’entreprise malgache Phaël Flor qui a favorisé :
– la formation des paysans
– l’accès à de meilleurs moyens de production (matériel agricole)
– l’expression des besoins des employés et producteurs.
En 2006, ces producteurs ont fondé l’association Tsirinala (ce nom se prononce “tsirnal” et veut dire “cœur de forêt”). C’est cette association qui depuis la labellisation Biopartenaire® en 2011 gère le fonds de développement versé pour cette filière (voir encadré). Une somme équivalente à 5% du montant des achats annuels en curcuma séché est versée à l’association, qui met en place un programme annuel de financement de projets liés au social, à l’économie, à l’écologie, à l’éducation ou tous secteurs qui pourraient améliorer les conditions de travail et de vie de la communauté villageoise.
Depuis 2019, Arcadie travaille en direct avec Phaël Flor : le partenariat avec Golgemma, qui a permis de mettre en place et structurer les filières, a pris fin.
Le renouvellement de la fertilité des sols : une attention permanente.
Sur la ferme de Phaël Flor, le renouvellement de la fertilité des sols et le recyclage font l’objet d’une attention permanente. Les terres, pauvres à l’origine, sont enrichies en fumier (de zébu) et composts très régulièrement. Tous les déchets produits sur la ferme sont recompostés.
Toute l’eau de lavage des rhizomes est recyclée, la boue filtrée repart dans les champs et l’eau pour l’alimentation des toilettes. La ferme produit aussi de l’huile essentielle de gingembre. Tous les déchets de cette activité sont compostés, mélangés à de grandes quantités d’herbes et de bouse de zébu. Les paysans ont pu constater que l’huile essentielle de gingembre pouvait repousser certains ravageurs.
Reboisement : un des grands axes de développement dans la zone de production du curcuma.
Entre une plantation industrielle de pins mise à mal par les paysans dépouillés de leurs terres, des feux de forêt suite à production de charbon, la pratique du brûlis pour obtenir de vertes pâtures, ou la déforestation pour atteindre les zones de production de bois de rose, recherché, la forêt est mise à mal dans la région.
Le fonds de développement a permis de créer des pépinières chez les paysans à Anivorano mais aussi sur la ferme de Phaël Flor à Moramanga. A Moramanga, des eucalyptus citriodora ont été distribués aux paysans pour être replantés. Phaël Flor s’est engagé à acheter la feuille d’eucalyptus pour en faire de l’huile essentielle. Ainsi les paysans sont beaucoup plus attentifs à la valeur des arbres et aux risques de feux de brousse. Ceux-ci ont clairement diminué.
Ce programme, mis en place il y a 4 ans, a permis de replanter plusieurs milliers d’arbres sur la zone. Un peu moins cependant que les 50 000 pieds par an prévus initialement : la demande en huiles essentielles d’eucalyptus n’est pas très importante, et le produit, bio, est peu valorisé en commerce équitable. Cependant le projet a pu aboutir, et aujourd’hui ce système de replantation fonctionne bien.
A Anivorano, la commune donne les terrains mis à mal aux paysans en contrepartie de quoi Phaël Flor s’engage à leur fournir gratuitement des plants d’eucalyptus et les former au travail de pépinière. Les paysans s’engagent, eux, à ne pas abîmer la forêt, et à la défendre. L’eucalyptus, judicieusement taillé pour fournir la production de feuilles, sert aussi à la production de charbon, répondant ainsi aux besoins des familles.
Les programmes de reboisement vont bon train à Madagascar, mais peu sont suivis dans le temps. Ici, Phaël Flor réalise ce suivi et cette communication autour des projets mis en place.
Le reboisement et l’amélioration de la fertilité des sols sont deux axes importants liés au développement de la filière.
De l’importance du (re)développement des cultures vivrières.
« Comment va le cours du riz ? » équivaut un peu à un « comment ça va ? » à Madagascar. Le riz étant à la base de l’alimentation, et n’étant pas produit sur place, la dépendance au cours du riz est très importante.
C’est pourquoi Phaël Flor travaille pour réintroduire les cultures vivrières sur les sites de production de curcuma. « Ces zones de production ont attiré des producteurs spécifiques, qui n’ont pas forcément le savoir-faire pour d’autres cultures. Ces gens sont complètement dépendants des importations. Les légumes viennent de “Tana“ [Antananarivo], à 350 km de là, avec des moyens de transport qui ne sont pas les mêmes que ce que vous connaissez en France ! explique Hery, le gérant de Phaël Flor. Sur la plantation de Moramanga, nous avons lancé un programme de formation des salariés pour produire du riz en contre saison, des légumes, faire un peu d’élevage et d’apiculture (pour sucrer le café, la consommation de miel est élevée !).»
Sur le sujet, Phaël Flor s’est rapproché d’une structure d’aide au développement allemande, qui pourrait venir en appui sur ces apprentissages de savoir faire. « Ce n’est pas notre métier d’apprendre à faire du maraichage et de l’élevage », explique Hery.
Infrastructures de base.
À Madagascar, les déplacements sont rendus difficiles par l’état des voies de communication. En 2021, une partie du fonds de développement a été utilisée pour réparer 2 ouvrages de franchissement sur des routes près d’Anivorano.
L’association de producteurs a aussi décidé d’effectuer un don de matelas à la maternité locale, ainsi qu’un don de fournitures scolaires à l’école locale.
Amélioration de la sécurité en cas de cyclone.
Avec le fonds de développement versé, l’association a acheté des téléphones et panneaux solaires pour recharger les batteries, des ampoules pour équiper les habitations et un système radio pour communiquer plus vite en cas de cyclone : dans certaines zones vraiment isolées, l’information de la menace d’un cyclone pouvait ne pas arriver, et celui-ci provoquer d’autant plus de dégâts.
Ces achats permettant aussi de désenclaver les zones isolées où l’info n’arrivait pas, sont venus répondre à un vrai besoin.
Le fonds de développement est orienté vers l’amélioration des conditions de vie des producteurs, notamment vers un développement de l’autonomie alimentaire.